Quel fonctionnement démocratique pour le MJCF ?

Adapter le fonctionnement de la JC aux réalités des jeunes

La JC fait face à un certain nombre de problèmes dans son développement. Elle n’est pas présente dans tous les départements métropolitains, n’arrive pas à percer sur les réseaux sociaux et à du mal à présenter ses idées politiques. Cela nous handicape grandement dans notre objectif de politisation de la jeunesse. Pourtant nous allons soutenir (pour la première fois depuis longtemps) un candidat communiste à l’élection présidentielle. Nous devons profiter de ce moment pour changer certaines pratiques et s’adapter afin de porter plus efficacement notre projet communiste. Cela devra permettre d’être visible médiatiquement, de se développer et de s’implanter au plus près des jeunes et dans le plus de département possible. C’est l’ambition que nous devons avoir.

I – Structuration de l’organisation

L’Union de Ville doit être l’échelon le plus important du MJCF. C’est à ce niveau que s’organise d’une part le militantisme quotidien (collages, diffs, réunions) mais aussi d’autre part le lieu de vie des jeunes. C’est en se posant ces questions qu’on devrait définir les limites d’une Union de Ville : Ou les jeunes sortent-ils le soir ? Jusqu’où vont-ils pour se promener, boire un coup ou acheter des trucs ? Jusqu’où vont-ils pour travailler ou se former ? À quel Pôle Emploi, quelle Mission Locale sont-ils rattachés ? etc …
Pour ces raisons, l’Union de Ville doit être au centre de la structuration du MJCF. Ainsi le matériel militant produit, les temps nationaux, les envois de matériel, etc … Bref, tout doit être pensé pour les UV et non pour les fédérations qui ne constituent pas un échelon intéressant pour le militantisme quotidien. Ainsi, le développement des UV dans les fédérations doit être une priorité. Pour cela, des suivis d’Union de Ville doivent être assumé à la fois par les responsables fédéraux, mais aussi par les membres de la Coordination Nationale en charge des suivis de fédération. L’objectif est de s’assurer que l’activité militante se passe bien, de mieux distribuer le matériel politique, et de pouvoir identifier et régler plus facilement les potentiels litiges locaux. Les membres des bureaux d’UV auront alors les contacts des suivis et pourront dialoguer avec ces derniers.
Il faut aussi revoir la définition de contact et définir ce qu’est un sympathisant. Les statuts de la JC sur ce propos ne sont pas en phase avec la réalité militante. Le sympathisant partage de nombreuses idées avec les Jeunes Communistes et participe au militantisme de terrain de la JC et/ ou aux réunions d’UV. Les sympathisants permettent de faire vivre des débats pertinents dans l’UV et se politisent en partie grâce à la JC. Ce sont pour la plupart de potentiels adhérents. Les contacts sont des personnes qui se disent intéressées pour ce que la JC a à leur offrir (que ce soient des outils d’analyse politique comme des événements conviviaux). Les contacts ne participent ni aux réunions politiques ni au militantisme de terrain. Ce sont des potentiels sympathisants avec lesquels il faut tenter d’engager la discussion afin qu’ils participent d’une manière ou d’une autre à la vie de l’UV. Les Jeunes Communistes doivent, dès qu’ils le peuvent, engager la discussion avec d’autres jeunes afin de faire rayonner nos idées et de gagner en contacts, en sympathisants et enfin en adhérents. Ce travail de longue haleine doit faire l’objet d’une plus grande réflexion au sein du MJCF.

II – Le matériel politique

Pour mener à bien ces objectifs, les UV ont besoin de matériel politique de qualité. Or, deux problèmes se posent par rapport aux tracts qui nous sont fournis. Tout d’abord, ils deviennent vite inexacts. Il faut avouer que quelquefois, ils le sont d’offices (qu’ils comportent une erreur grave ou simplement qu’ils n’aient pas été relus). Cependant entre la mise à disposition du tract sur l’espace de partage, son adaptation par l’UV pour y afficher ses contacts (ou retravailler certaines fautes), son impression et enfin sa diffusion il y a un délai important. Ainsi, les tracts sont vite obsolètes et ne peuvent plus être diffusés, surtout quand ils traitent d’actualité bouillante. On se retrouve vite sans tract pertinent. De plus, peu de tracts sont produits à l’échelle nationale et beaucoup sont graphiquement incohérents. Les UV doivent alors produire leurs propres tracts, souvent de meilleure qualité. L’autre problème est que ces tracts ont souvent des « lignes graphiques » différentes et sont en conséquences difficilement adaptables par les UV.
Pour répondre à ces problèmes il existe des pistes. En voici quelques-unes :
– Il faut que la JC se dote d’une charte graphique (comme l’a fait le PCF) avec ses couleurs, ses polices, ses visuels, ses proportions, etc… Cela facilitera grandement le travail de maquettage et l’identification de la JC. Cette charte devra être soumise aux adhérentes et adhérents.
– Les tracts mis sur l’espace de partage doivent être conçus pour les UV mettent leur propre logo et bandeau de contacts (eux même définis par la charte graphique). Que ce soit en mettant à disposition deux versions du même matériel, une nationale et une adaptable avec des emplacements vierges. Et pourquoi, dans la même logique, laisser à disposition la maquette du tract entièrement modifiable. Par exemple, certaines UV ne peuvent pas se permettre d’imprimer des quatre pages et de plier des tracts à la main, une maquette modifiable permet de transformer un quatre pages en simple recto verso facilement imprimable.
– Il faut que nous ayons à notre disposition des tracts plus génériques « indémodables » (en tout cas plus intemporel). Par exemple un tract de présentation de la JC, un tract destiné aux intérimaires, un tract qui explique le principe de plus-value, un tract féministe qui explique le patriarcat, etc… Bref, des tracts que l’on peut sortir quand on veut.
Tout cela s’applique pour les tracts mais aussi pour le matériel politique en général (affiches, réseaux sociaux, visuels, etc …).

III – Travail politique et travail syndical

La JC a pour objectif de politiser la jeunesse. Or, il faut avouer qu’aujourd’hui, c’est surtout aux étudiant.e.s qu’elle parle. La JC est souvent à côté de la plaque sur la question lycéenne et parle trop peu des lycées technologiques et professionnels. Mais surtout la JC est absente nationalement dans les entreprises et centres de formations des jeunes travailleuses et travailleurs. De plus, les syndicats ont aujourd’hui un mal certain à syndiquer les jeunes. En effet le travail politique aliment le travail syndical et inversement. Après des années d’abandon du travail politique en entreprise, il est logique que le travail syndical en pâtisse.
Il est urgent que la JC intervienne. Pour cela, il faut tout d’abord inciter les adhérents, sympathisants et contacts à s’investir dans le travail syndical dans leurs entreprises. Ensuite le travail politique auprès des jeunes doit permettre de faire un travail de fond nécessaire au travail syndical. Ainsi, le matériel politique doit permettre une compréhension du système d’exploitation et du rapport de force en premier lieu. Critiquer ne suffit pas, il faut expliquer. La JC doit se rapprocher des syndicats des boites où les jeunes sont nombreux, mais aussi des syndicats d’intérimaires. Il faut appeler les camarades à participer massivement aux actions (principalement aux diffusions de tracts) de ces syndicats voire à en créer.