Quel fonctionnement démocratique pour le MJCF ?

Intérêt politique de la culture du chant

Plutôt que de proposer un débat de congrès autour de la culture du chant militant, l’objet de cette contribution est d’inviter à une réflexion sur les pratiques collectives au sein de l’organisation.
Il ne s’agira pas ici de faire une critique de la pratique du chant lors des temps militants, dont nous observons malgré tout une diminution ces dernières années, mais bien d’utiliser ce constat comme point de départ pour repenser son utilité politique.

La culture du chant, mise en place dans le MJCF, peut avoir un apport sous deux angles différents.

La première approche, que nous pouvons qualifier d’interne au mouvement et à ses déclinaisons locales, est à effet immédiat. Au cours de temps collectifs formels (AG, congrès, etc.) ou informels (soirées militantes, etc.), il s’agit de créer un espace de convivialité entre les camarades. Au-delà de renforcer la cohésion entre les membres du mouvement, cette pratique permet la transmission de valeurs et le développement d’une culture historique, dans un format plus simple à appréhender que les formations théoriques auxquelles nous pouvons être habitués. L’organisation peut s’en trouver grandie, par les liens de camaraderie accrus et les quelques connaissances culturelles apportées, le tout confortant notre identité communiste.

La deuxième approche, que nous pouvons qualifier d’externe au mouvement, est la conséquence d’une pratique interne développée : il s’agit de bénéficier d’une habitude créée chez les camarades, qui leur accorde plus d’aisance, notamment lors de manifestations auxquelles le MJCF prend part. En outre, une bonne culture du chant permet de concevoir celui-ci comme un enjeu de rapport de force politique, qui peut trouver une application concrète en créant et en imposant ses chants lors de tels événements, ce qui a un intérêt pour notre mouvement dans la mesure où il s’agit également de remporter une bataille culturelle. Une bonne culture du chant militant peut permettre de rendre notre organisation plus visible en occupant l’espace.

Bien évidemment, cet ensemble de pratiques ne peut suffire, à lui seul, à renforcer l’organisation, mais peut y participer en resserrant les liens entre ses adhérents, et en intensifiant son rayonnement.

La question se pose à présent des moyens à notre portée pour développer cette culture. Plusieurs réflexes militants existent et peuvent être encouragés. Le premier d’entre eux consiste à susciter une ambiance favorable au chant, rôle inhérent à la responsabilité des cadres du mouvement, qui doivent pouvoir identifier et accentuer la réceptivité des camarades à un moment donné. Il est également possible de les rendre acteurs, en les invitant à lancer des chants lors d’évènements. Enfin, l’élaboration et la diffusion d’un carnet de chant (qui peut comprendre les paroles, mais aussi les explications de leur création) participe à la formation et la promotion de la culture du chant.

En somme, il s’agit d’une pratique facile et agréable à mettre en place pour développer la camaraderie, la transmission de valeurs et la formation politique et culturelle au sein du mouvement.