Quelle transition écologique promouvoir ?
par Raphaël NunesAgissons davantage pour l’écologie
Nous sommes en 2021 et le GIEC vient de publier la première partie de son sixième rapport traitant de la crise environnementale, et les premières conclusions y sont toujours plus effrayantes. Il semble désormais presque impossible de ne pas dépasser la limite des + 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Nous constatons au même moment l’accentuation massive des évènements climatiques extrêmes : températures insupportables, sécheresses, incendies, mais aussi déluges et inondations (en particulier en Asie et en Europe). C’est aussi cette année qui restera selon l’ONU comme celle durant laquelle s’est déroulée la première famine de l’histoire causée par le réchauffement climatique, à Madagascar. Les scientifiques continuent d’alerter citoyens et politiques sur cette urgence qu’il est plus que nécessaire de prendre en compte si nous voulons encore préserver les différentes formes de vie terrestres. Pourtant, malgré ces prévisions terrifiantes, la plupart des dirigeants politiques du monde entier ne se montrent pas motivés à inverser la tendance en mettant en place rapidement des mesures efficaces qui permettraient de réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre et d’atteindre la neutralité carbone dès que possible, ce qui limiterait les changements climatiques qui ne montrent aujourd’hui qu’une toute petite partie de leur ampleur.
Le temps presse, un changement radical de la société s’impose. En effet, le capitalisme n’est pas un modèle économique viable si nous voulons envisager sérieusement une préservation de l’environnement. Ce libre-échange destructeur (qui se base en partie sur les énergies fossiles) et cette politique qui pousse à la consommation à outrance ne seront toujours qu’une barrière au nouveau modèle écologique que nous voulons mettre en place. Et le communisme serait en effet idéal pour lutter contre le changement climatique. La nationalisation des entreprises de l’énergie, des transports, l’investissement dans la recherche (pour trouver de véritables alternatives aux énergies fossiles), ou bien même la création d’une taxe sur le kérosène sont des propositions concrètes parmi bien d’autres établies par le MJCF lors de son précédent congrès, qui, mises en place au sein d’une société communiste, seraient idéales pour lutter efficacement contre le dérèglement climatique. Pourtant, tout comme Rome ne s’est pas faite en un jour, il faudra probablement du temps pour que des révolutions communistes se mettent en place dans le monde entier. En attendant cela, il revient au MJCF de s’investir davantage dans ce combat pour la protection du vivant, en mettant en avant les revendications écologiques que nous portons.
Notre mouvement s’est récemment montré attaché à la lutte contre le réchauffement climatique, notamment durant l’année 2019 où notre congrès a mis en avant des revendications écologiques fortes (voir plus haut) alors que nous soutenions partout en France les mobilisations de la jeunesse pour le climat. Pourtant, nous pouvons juger nécessaire le fait de replacer la question écologique comme un sujet central de notre prochain congrès, car même si la volonté est bien présente, nos revendications doivent être bien plus visibles que maintenant dans cette période charnière pour l’histoire de l’humanité.
En effet, nombre de camarades pensent que la lutte écologique est inhérente à la lutte sociale que nous menons. C’est vrai, mais pourquoi alors ne pas le mentionner plus spécifiquement dans nos campagnes nationales ? Les revendications qui font notre réputation ne sont pas directement liées à l’écologie, alors que nous savons que ce thème est de plus en plus important pour la jeunesse que nous défendons. Parler davantage d’écologie dans nos campagnes permettrait déjà de poursuivre d’une autre manière le combat anticapitaliste que nous menons, mais cela pourrait également servir de porte d’entrée à notre mouvement, bien plus accessible pour grand nombre de jeunes qui se sentent aujourd’hui entièrement concernés par la question écologique. Aller militer davantage devant les lycées et les universités, pour l’écologie, parallèlement à tous nos autres combats, ne pourrait nous être que bénéfique à tous les niveaux.
Nous devons également discuter de la manière avec laquelle nous militerons pour ces revendications essentielles. Il n’est probablement pas nécessaire d’avoir une campagne spécifique sur l’écologie, néanmoins, la jeunesse doit être au courant de nos revendications sur le sujet. Il paraît quoi qu’il en soit évident que le MJCF a un rôle primordial à jouer dans ce combat pour l’écologie en impulsant une nouvelle dynamique qui trouverait une rampe de lancement idéale en notre futur congrès de janvier prochain. Nous savons tous que notre rôle est aussi de conscientiser la jeunesse sur des problématiques importantes comme celles-ci, assumons ce rôle.
Camarades, il est primordial de sortir de cette logique de court terme, omniprésente dans la société capitaliste où nous vivons. Battons-nous encore plus, agissons, pour offrir un avenir meilleur à la jeunesse d’aujourd’hui, mais aussi à celle de demain.
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