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par Corentin Chapartegui

Faire vivre une mémoire marxiste

L’Histoire de la France fait l’objet d’une attaque violente de la part de la droite et surtout de l’extrême-droite qui s’approprient chaque symbole, chaque homme, chaque femme, chaque morceau d’histoire sans que les communistes ne parviennent réellement à y opposer un roman national populaire.
Au contraire, une part significative de la gauche tombe dans les polémiques ridicules et superficielles de la cancel culture ou de la destruction des statues, l’amenant à se retirer sur des plates-bandes immédiatement reprises par nos adversaires. Renier notre passé est, à l’évidence une erreur stratégique, parvenir à y trouver un progrès pour offrir une fierté aux générations actuelles au regard de ce qu’elles peuvent accomplir à l’avenir, paraît au contraire, sur le plan politique, une meilleure stratégie.
Sur le plan historique, la narration de l’histoire n’a aucun intérêt mais ce n’est pas sur le plan historique que nous nous battons contre l’extrême-droite qui s’approprie l’histoire française, c’est sur le plan politique. D’où une nécessaire narration communiste de l’histoire. En laissant le soin au matérialisme historique d’étudier les faits historiques, le mouvement communiste doit narrer une histoire qui mette en avant les progrès incessés de l’humanité et les avancées qu’ont offert chaque figure historique.

Le MJCF doit acter un changement de stratégie et doit devenir conquérant sur ces questions.
Si Louis Daquin, en 1946, dans son film « Nous continuons la France » inscrivait Jeanne d’Arc dans la tradition progressive de la France parce que c’était une femme et qu’elle fut brûlée par le clergé et la noblesse, aujourd’hui, sa figure est complètement passée aux mains du RN qui lui ont taillé un costume chauvin qu’ils agitent annuellement en mai.
Si le PCF revendiquait 75 000 fusillés au sortir de la guerre ; on l’accusa, à raison, de grossir les chiffres et plutôt que de chercher la vérité et de la dire, le Parti a préféré se taire, bien que les faits font encore du communisme le parti de la résistance, loin devant tous les autres.
Et alors qu’hier, les communistes étaient attaqués sur la taille disproportionnée revendiquée de leur engagement dans la résistance, aujourd’hui c’est de collaboration qu’on en arrive à nous accuser, comme Daniel Riolo face à Ian Brossat. C’est un recul.

On voit bien qu’il y a eu, sur ce terrain, un renoncement qui s’explique historiquement mais qui nous a pesé et nous pèse encore. En quelque sorte, il faut renoncer à ce renoncement. Pour cela, il faut se réapproprier les figures historiques populaires par des commémorations et d’autres actions pour faire connaître et lier à ces femmes et ces hommes qui ont fait avancer la France sans forcément être français, la preuve de l’évolution historique selon Marx.
Que nous devions nous limiter au territoire français pour des raisons évidentes de logistique (pour les commémorations sur des lieux précis), ne doit pas nous mener à se concentrer uniquement sur les figures françaises. Par exemple, Nikola Vukelic, communiste yougoslave, qui a mené à l’unité des mutins, parvenant à la libération de la première ville française par des résistants, le 17 septembre 1943 à Villefranche-de-Rouergue.

Cependant, il ne faudrait pas réduire l’histoire de la mémoire communiste à la Résistance et toute l’histoire de la France doit être étudiée et défendue par les communistes. Une Marcelle Rumeaux qui gifle Jean-Marie Le Pen à l’Assemblée Nationale, à la veille de la guerre d’Algérie à toute sa place aux côtés des hauts faits de la Résistance communiste. Il ne faut pas avoir peur des commémorations et des célébrations, ni d’y participer, ni d’en organiser. Cela passe diverses formes, autant les formes habituelles que sont les commémorations devant des monuments aux morts, les marches, les conférences, que d’événements plus restreints par une distribution de tracts, une simple célébration autour d’un court discours et d’un banquet, ou d’événements plus larges avec une organisation événementielle plus développée.
Ces actions doivent être suppléées par une communication intense afin qu’elles réussissent, mais à l’évidence, les publications numériques commémoratives ne peuvent être notre seule manière de militer sur ces questions sur lesquelles nous avons du retard face à des romans nationaux chauvins.

En conclusion, pour s’opposer aux mensonges et réécritures historiques de la part de l’extrême-droite, il faut que le MJCF riposte et se réapproprie cette mémoire, sache en parler, sache l’analyser par le matérialisme historique et sache la faire vivre, en célébrant chaque progrès, en commémorant chaque crime, en s’attachant aux premiers, en combattant les seconds.

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