Comment faire vivre la mémoire ?
par Pierre BioretFaisons des commémorations des fusillés un temps fort de la lutte antifasciste !
« Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir », Guy Moquet.
Octobre 2021 sera marqué par le 80e anniversaire de l’assassinat des 27 otages de Châteaubriant, parmi lesquels Guy Môquet, membre des jeunesses communistes fusillé à l’âge de 17 ans.
Dans les temps particulièrement sombres qui marquent notre époque, entre accroissement de l’autoritarisme et développement des idées d’extrême droite, il est plus que jamais pertinent de revendiquer avec force l’héritage des martyrs de la Résistance qui nous revient à nous seuls. Ne laissons pas à l’extrême droite et aux libéraux le loisir de se glorifier d’un sacrifice qui n’est pas le leur, pour mener une politique contraire aux idées de nos camarades qui ont payé de leur vie leur engagement contre le nazisme.
De manière logique, il est essentiel de faire de ce 80e anniversaire une date importante du mouvement, en encourageant chaque fédération à envoyer des camarades à Châteaubriant le jour de la commémoration, afin de s’approprier ce temps fort et de montrer l’importance des communistes dans la lutte antifasciste. Cette participation à la commémoration nationale devrait s’accompagner d’une mobilisation également lors des commémorations locales qui peuvent avoir lieu partout en France. L’idée est de se saisir de ces occasions pour sensibiliser sur le danger des idées d’extrême droite, et, dans un ordre général, sur l’importance de perpétuer une mémoire du fascisme qui ne soit pas altérée par et pour la bourgeoisie, autrefois collaboratrice, dans une version simpliste de l’histoire.
Etant donné que les temps de décision du congrès auront lieu bien après la commémoration d’octobre, le but de cette contribution ne peut être de se limiter à une incitation des camarades à la participation d’événements nationaux et locaux autour du souvenir. Aussi, cette participation pourrait être un bon point de départ pour amorcer une réflexion sur la manière dont le MJCF peut mettre en pratique, par un ensemble d’action militantes, de formations, etc., le devoir de mémoire qui est nécessaire pour réaffirmer notre place historique dans la Résistance, mais peut être également utile, en pratique pendant la période d’élections présidentielles qui commence, pour lutter contre l’impact grandissant des idées d’extrême droite.
Nous pouvons ici retenir quelques pistes : en plus de se rendre aux différentes commémorations et d’y assumer une participation active (lecture éventuelle de discours, rôle d’organisation, etc.), organiser des formations historiques sur le sujet, et des débats sur les débouchés actuels du devoir de mémoire.
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