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par Esther Jardinaud

La nécessité d’une prise de position du MJCF sur Mayotte

Mayotte est une île située entre Madagascar et l’Afrique, dans l’archipel des Comores. Elle devient colonie française en 1843, jusqu’alors dévastée par la traite arabo-musulmane, l’abolition de l’esclavage est promulgué le 27 avril 1846. En 1886, les îles de la Grande Comores, d’Anjouan et de Mohéli deviennent des protectorats français, puis en 1946 un territoire d’Outre-mer incluant Mayotte.

Après diverses évolutions de statuts au sein du cadre colonial français, l’archipel des Comores est finalement inscrit sur la liste des pays à décoloniser par les Nations unies en août 1972. Le 22 décembre 1974, un référendum sur l’accession à l’indépendance est organisé dans tout l’archipel. Le décompte des suffrages, réalisé île par île, est favorable à l’indépendance à plus de 90% sauf à Mayotte qui veut rester française à plus de 63%. Contre la volonté des Comores qui proclament leur indépendance en 1975 et revendiquent Mayotte comme partie intégrante de leur territoire, cette dernière entend rester dans la République, avec le soutien appuyé l’Etat français. En février 1976, un second référendum vient confirmer le choix du premier, à plus de 99%. En mars 2009, un nouveau référendum est organisé sur la question de la départementalisation. Les Mahorais votent en sa faveur à plus de 95%, et le 31 mars 2011 Mayotte devient officiellement le 101e département français.

Pourtant, depuis 10 ans Mayotte reste un département délaissé du gouvernement, des médias et de toutes les forces politiques françaises. Le MJCF a lui-même un temps de retard important sur la question et ce malgré l’aberration de la situation notamment pour un département français.

I-Un département délaissé

Pour faire un rapide état des lieux de ce département, il se constitue de deux îles principales: petite terre et grande terre et a une superficie de 374 km². La population mahoraise s’élevait à plus de 256.000 personnes en 2017, selon les chiffres officiels. Mais elle pourrait être largement supérieure du fait de l’immigration clandestine, les personnes en situation irrégulière et leurs familles se soustrayant aux recensements soit 690 habitants au km². Mayotte n’est devancée que par Paris et cinq autres départements d’Île-de-France sur la question de densité, à titre de comparaison, le Rhône, département de province le plus dense, compte 555 habitants au km². L’âge moyen à Mayotte est de 23 ans et la moitié des habitants ont moins de 18 ans.

Avec un produit intérieur brut (PIB) par habitant légèrement supérieur à 9200 euros en 2016 (source Institut d’émission des départements d’outre-mer [IEDOM]), Mayotte est le département le plus pauvre de France. À titre de comparaison, son PIB est trois fois et demie plus faible que celui de l’Hexagone, et représente 43,3% de celui de La Réunion. Le revenu médian annuel pour la population en 2018 est quant à lui de 3140€ (INSEE) et le taux de pauvreté de 77%.
En 2018, le taux officiel de chômage s’élevait à 25.600 personnes, soit 35,1% de la population active. Mais au vu de la complexité sociologique du territoire (immigration massive, secteur informel, structures traditionnelles fortes), ce taux est vraisemblablement supérieur. Les femmes mahoraises sont le plus pénalisées par le chômage, toutes tranches d’âges confondues. Il est de 42% en 2018, contre 29% pour les hommes.

Pour ce qui est du logement, en 2017 37% des résidences principales sont en tôle et 29 % des logements n’ont toujours pas d’eau courante soit 81 000 habitants concernés. Six logements sur dix sont dépourvus du confort sanitaire de base (eau courante, toilettes, ou douche) et l’électricité n’est pas généralisée, absente dans un logement sur dix.
Mayotte n’est pas non plus épargnée sur le plan éducatif, en 2017, ⅓ des plus de 15 ans n’ont jamais été scolarisés. Les conditions d’apprentissage sont déplorables, dans certaines écoles deux classes étudient dans la même salle, une le matin et une l’après midi, alors même qu’au vu de la chaleur étudier et apprendre après midi est quasiment impossible.

Malgré tous ces constats, Mayotte est toujours le vilain petit canard, encore aujourd’hui les syndicalistes mahorais militent pour l’application du Code du travail et celui de la sécurité sociale. Ce premier est entré en vigueur seulement en 2018 alors que ce dernier n’est pas à l’ordre du jour, privant de ce fait les travailleurs mahorais de toutes protections sociales.

II-Que doit porter le MJCF et pourquoi

La situation étant déplorable à tous niveaux à Mayotte, d’autant plus pour les jeunes qui représentent plus de la moitié de la population. Le MJCF peut s’investir aux côtés des jeunes Mahorais et Mahoraises pour leur émancipation, leurs besoins et leurs aspirations face au capitalisme.

Les revendications du MJCF devraient être les suivante:

  • La planification de la fin de l’impérialisme français
  • La même protection sociale qu’en métropole
  • L’application du même code du travail qu’en métropole
  • La construction de logements sociaux (seulement 300 sur l’île)
  • La construction de logements CROUS (inexistants sur l’île)
  • Le développement de la culture avec la construction de lieux de création et de diffusion du spectacle vivant

Pour cela, nous devons:

  • Pendre contact avec les organisations mahoraises, en France et à Mayotte afin de mener la lutte à leurs côtés
  • Multiplier les articles de l’Avant Garde sur la question

La création d’un axe de campagne sur Mayotte dans la campagne Besoins et aspirations des jeunes, et sur l’impérialisme français paraît pertinent afin de réussir à mettre en dynamique notre mouvement sur cette question, notamment via la constitution d’une commission dédiée à la tâche.

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