Quelle transition écologique promouvoir ?

par Sofian Nejjari

L’urgence climatique, question incontournable pour notre 43ème Congrès

Le réchauffement climatique et ses effets sur l’environnement sera vraisemblablement le grand bouleversement du siècle à venir. L’irréversibilité du réchauffement climatique, à chaque degré supplémentaire, nous oblige d’autant plus à considérer cette question comme la priorité des priorités en matière environnementale. Ainsi, les questions de production d’énergie, d’industrie, de transport, de logement seront à réfléchir à l’aune de ce constat et de l’objectif de neutralité carbone. Remplir cet objectif de planification rend incontournable la remise en cause du capitalisme. Un système n’obéissant qu’au seul objectif de rentabilité ne pourra jamais permettre de prendre en compte sur le long terme les problématiques environnementales. Cinq ans après la signature de l’Accord de Paris pour le Climat, la France a été, de manière symbolique, condamnée pour son “inaction face au réchauffement climatique”. Autre fait politique, la Convention Citoyenne pour le climat, énième stratégie de communication, est sans surprise tombée à l’eau. Nous sommes donc dans une situation où les perspectives politiques manquent pour relever le rapport de force. Il incombe alors aux jeunes communiste pour ce 43ème Congrès d’apporter leurs solutions et enfin de démontrer et convaincre que le communisme constitue la meilleure réponse à la crise que nous vivons.  

Etat des lieux climatique, où en sommes-nous ? 

Comme nous pouvons l’observer par ses effets sur l’écosystème, l’existence du réchauffement climatique est indiscutable. La fonte des glaces, le rapprochement des événements climatiques extrêmes entre eux (sécheresses ou vagues de froid, incendies etc.) sont autant de signes avant coureur de phénomènes plus graves à venir, alors que certains chercheurs parlent de déplacements de populations sans précédents dans les prochaines décennies, ou encore d’insécurité alimentaire pour les prédictions les plus inquiétantes. La pandémie que nous vivons est également l’une des conséquences de ce réchauffement. Ainsi, aux crises économiques qui se succèdent de plus en plus rapidement s’ajoutent les crises sanitaires et environnementales, tel est le résultat de l’économie capitaliste sur le genre humain et l’écosystème dans lequel il évolue. 

Plusieurs chantiers sur lesquels se mobiliser !

Relever le défi du climat nécessite un changement de modèle de société, et c’est aux jeunes communistes qu’il revient d’incarner cette alternative politique. Dans ce combat, cette solution, nous l’avons : le communisme. C’est l’alternative que nous devons défendre et à laquelle nous devons donner tout son sens dans ce combat. En effet, ce modèle nous offre la possibilité de sortir des perspectives de court-terme et de bâtir une société qui mette l’humain et donc son environnement au centre des préoccupations. A rebours d’une dépense d’énergie et de ressources au seul service du profit, nous devons nous donner comme boussole de mettre en adéquation la production avec les questions écologiques et sociales. Nous identifions plusieurs grands secteurs clés: le transport, le logement, la production d’énergie.

Les enseignements issus de nos diverses luttes nous ont appris que cet impératif social rentrait parfaitement en adéquation avec l’impératif écologique. Mieux encore, il permettait de réduire les situations d’inégalité. Les batailles pour des transports publics gratuits menées dans diverses fédérations ont mis sur la table la problématique de l’égalité d’accès à ce service indispensable en plus d’une solution directe pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre. 

Il en est de même lorsque nous défendons un service public de l’énergie. Détacher la production énergétique des préoccupations actionnariales, c’est aussi répondre à un accès à bas coût à ces énergies, alors qu’un rapport paru en 2020 dénombre 6,7 millions de personnes en situation de précarité énergétique. En attendant, le gouvernement n’arrange rien et choisit d’attaquer EDF en préparant peu à peu une privatisation totale à travers le Plan Hercule. Nous devons réaffirmer à ce Congrès la défense de l’accès à l’énergie pour toutes et tous et donc réaffirmer notre attachement au service public de l’énergie. Ce nouveau plan de privatisation qui ne dit pas son nom va nous priver d’un moyen stratégique primordial pour répondre aux objectifs de réduction de CO2, notamment ceux fixés par l’Accord de Paris. 

Le secteur du logement est également étroitement lié à la question écologique. Le droit au logement pour toutes et tous, c’est aussi le droit à un logement décent dans lequel on peut vivre dans de bonnes conditions. La question des passoires énergétiques, qui touche près de 5 millions de logements, doit trouver une réponse politique. Là encore, ce sont autant de foyers potentiellement touchés par la précarité énergétique, incapables de faire face à des dépenses de chauffage que nous défendons, toujours avec cet objectif écologique. Nous devons donc défendre une politique ambitieuse d’investissement, qui permettra notamment de construire de nouveaux logements alors que les étudiants et les classes populaires paient de plus en plus cher les dépenses d’habitat dus à une offre insuffisante. 

En définitive, le MJCF doit affirmer qu’il est possible de concilier le bien être de la population avec les problématiques environnementales à travers l’alternative qui est proposée. Et qu’au contraire, c’est bien souvent le capitalisme vorace, qui gaspille les ressources et qui est incapable de satisfaire le plus grand nombre, le tout au prix d’une catastrophe environnementale à venir. Lors de ce 43ème Congrès, nous devrons donc faire de la défense du climat une question importante sur laquelle nous aurons travaillé dans les fédérations et sur laquelle nous serons en mesure d’offrir des réponses concrètes et réalisables.