Quels services publics voulons-nous ?
par Léo GoudyPour une police vraiment républicaine
L’institution policière à bout de souffle
En décembre 2020, un média indépendant a dénombré 746 décès causés par la police à l’occasion d’une intervention, ou par des agents hors de leur service. Depuis 2005, les cas de violences sont en constante augmentation. Un constat doit être fait aujourd’hui : la police n’est plus à même d’assurer efficacement la sécurité des classes populaires.
Face à l’insécurité croissante, à la montée des tensions sociales (notamment depuis la loi Travail et le mouvement des Gilets jaunes) et à l’augmentation du risque terroriste, les gouvernements successifs n’ont pas su répondre aux aspirations des Françaises et des Français. La police inspire désormais la peur au plus grand nombre, elle se démarque plus souvent par ses violences que par son exemplarité, et agit dans l’impunité la plus totale.
En la qualifiant à loisir de “républicaine”, les élites de notre pays ne font que masquer le caractère profondément raciste et sexiste de la police. L’écrasement systématique de toutes les contestations sociales depuis quelques années le prouve bel et bien : loin de la République, elle demeure l’outil brutal de défense des intérêts capitalistes.
En cause : la banalisation de la violence par les gouvernements libéraux
Il serait pour autant trop simple d’évoquer cette situation sans en mentionner les causes. Si certains s’attaquent volontiers à l’ensemble du corps policier (il est bon de rappeler que plus de 50% de celui vote pour le RN…), de nombreux gardiens de la paix se sont engagés dans les rangs des forces de l’ordre avec en tête un objectif, la préservation de la sécurité et de la tranquillité publiques.
Ce sont les gouvernements successifs, ainsi que certaines collectivités locales, qui ont participé au détournement de la réelle finalité de la police. En supprimant la police de proximité, Sarkozy n’a fait que renforcer l’image d’une police déconnectée du quotidien des Français. Ce sentiment est d’autant plus fort dans certaines communes où les maires ont fait le choix d’armer leurs polices municipales, comme c’est le cas à Nice ou à Béziers.
Plus choquant encore, la complaisance de la hiérarchie et du ministère de l’Intérieur pour les violences commises envers nos compatriotes. De l’affaire Théo au passage à tabac de Michel Zecler, en passant par la mort de Rémi Fraisse et celle de Zineb Redouane, on constate la passivité des gradés face au manque d’exemplarité de certains fonctionnaires de police. L’Inspection générale de la Police nationale (IGPN) apparaît comme un outil désuet et incapable de sanctionner les manquements à la déontologie et à la loi. De nombreux témoignages internes évoquent l’ardeur que mettent les plus hauts responsables afin d’étouffer des affaires pouvant tourner au scandale.
Mettre la police au service du peuple
À l’heure où la sécurité est un thème de plus en plus présent, désormais approprié par notre candidat Fabien Roussel, le Mouvement Jeunes Communistes de France se doit d’adopter une ligne claire à son sujet.
Dans une perspective communiste, la police doit être une institution garante de la tranquillité publique et de la paix sociale. Cette fonction passe en premier lieu par une formation de qualité des fonctionnaires, qui doit mettre l’accent sur la médiation et la prévention, et non sur la répression. À cet égard, le désarmement de toutes les polices municipales est essentiel (sur l’exemple de la commune de Villejuif), et la réapparition en leur sein des polices de proximité permettra de rétablir le lien de confiance entre les Français et les forces de l’ordre.
Pour qu’elle ne soit plus un outil de protection de l’État bourgeois, l’impunité dont bénéficie la police doit être levée. En ce sens, une profonde réforme de l’IGPN doit être conduite. Si cette administration a un rôle d’audit des services de police, elle a également la tâche de conduire des enquêtes administratives et judiciaires contre les agents mis en cause. Pour que cet organe devienne réellement efficace, il faut en modifier profondément la composition : les policiers ne doivent plus contrôler les policiers. À leur place, il semble préférable d’investir des enquêteurs indépendants, qui ne seraient pas soumis aux pressions de la hiérarchie. Les enquêtes judiciaires contre des policiers, si elles sont souvent instruites par des magistrats, sont en revanche toujours effectuées sur le terrain par des policiers. Pour que les omissions et les destructions de preuves ne soient plus légions, ces phases d’enquêtes gagneraient à être menées de façon indépendante.
Les revendications du MJCF doivent prôner la qualité et l’exemplarité des forces de sécurité. Le lien de confiance avec les Français ne pourra être restauré que lorsque la police sera réellement républicaine.
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