Quelle campagne du MJCF sur l'éducation ?
par Corentin ChaparteguiProposer un nouveau baccalauréat
Quel baccalauréat proposer aux générations futures ? Avant de répondre à cette question, il faut nécessairement connaître les caractéristiques spécifiques de l’actuel baccalauréat. Dans sa forme actuelle, l’évaluation qui sanctionne la fin du lycée est :
– une sanction d’un niveau minimal
– un conglomérat de compétences et connaissances étroites et définies
– évaluée par le contrôle continu
Le caractère de sanction d’un niveau minimal indique que le baccalauréat est aujourd’hui l’équivalent d’une mention, comme la mention bien, assez bien ou très bien, car il ne garantie pas l’entrée à l’université, et indique surtout un niveau de qualité d’apprentissage. Il ne fait, en somme, que sanctionner le niveau minimal pour obtenir la possibilité de pouvoir entrer dans le monde universitaire. Pour dissiper ces inconvénients, il convient de lui offrir un caractère unique et univoque. Pour cela, il faut que le baccalauréat se déleste de ses mentions et des notes associées. Le baccalauréat serait un tout indivisible et toute personne le possédant sur un pied absolu d’égalité.
Le caractère de conglomérat de compétences et connaissances étroites et définies, signifie que l’obtention du bac est conditionnée à l’acquisition de compétences et connaissances scolaires qui ne reflètent aucunement l’ensemble des connaissances et compétences utiles, ni l’ensemble acquis par les couches populaires. Seules sont valorisées et reconnues les compétences et connaissances qu’acquièrent culturellement les milieux les plus aisés. Ainsi un baccalauréat nouveau serait nécessairement revu dans l’éventail de compétences évaluées et intégrerait des compétences moins intellectuelles et des connaissances larges. L’extension de la durée d’enseignement s’avère alors nécessaire.
D’un bac entièrement terminal, l’épreuve est passée à un bac entièrement continu, en passant par un panachage. En l’espace de 4 ans, ce seraient trois formules que les élèves auraient à connaître, si les E3C étaient effectivement supprimées.
Il convient d’observer les caractéristiques de chaque système d’évaluation. Le contrôle terminal offre plusieurs avantages, parmi lesquels une égalité sur la valeur du diplôme puisque les sujets sont les mêmes pour tous, l’anonymat de l’élève rigoureux et offre une chance de se rattraper. Cependant il ne permet de sanctionner que des connaissances à un moment donné, supposées acquises sur trois années de lycée, mais qui ne sont concrètement qu’au programme de terminale.
Le contrôle continu quant à lui, oblige une constance dans l’apprentissage et permet de sanctionner la connaissance des enseignements sur tous les sujets étudiés en cours, tout au long des années lycéennes. Mais elles se délestent au passage de la valeur du baccalauréat : non seulement les professeurs noteront les élèves avec plus de partialité, mais de plus, la valeur de leur notation se posera en égal de la note donnée aux yeux des établissements supérieurs.
Quelle forme de contrôle pourrait allier les avantages des deux et écarter les inconvénients ? Une forme qui aurait acquis un caractère nouveau. Ce caractère serait celui qui allierait une continuité dans l’évaluation des connaissances et une protection de la valeur du bac. Un système déjà connu d’évaluation est celui des partiels universitaires : un contrôle de connaissances anonyme et similaire auquel est soumis tout candidat, tous les six mois.
Le baccalauréat pourrait alors prendre la forme d’une évaluation régulière de connaissances et de compétences étendues. Afin que les évaluations antérieures ne soient pas dommageables à un candidat en terminale, il faudrait également que les conclusions des évaluations soient révisées à chaque épreuve.
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